Une recrue de taille ....

La journée s’annonçait belle et ensoleillé. Le printemps et sa ribambelle de petits oiseaux braillards étaient enfin de retour, de même que la chaleur et ses nuées d’insectes… Läno n’aimait décidément pas cette période. Il préférait l’hiver et le froid que les temps caniculaires. Mais sous les frondaisons, la fraîcheur ambiante lui convenait et il était presque heureux de ne plus faire partie du corps de garde d’Eckmül. A l’heure qu’il était, il serait en train de cuir sous le soleil pour surveiller une place ou un calme plat régnait…
Lui et ses compagnons d’arme avaient réussit à réunir pas mal de monde dans ce qu’ils appelaient la Cabale. Leur but ? Défaire les frères Hërine et leur plan diabolique. Il ne savait pas comment il allait s’y prendre. Il savait où ils étaient basés, mais l’endroit, trop bien gardé et piégé sur tout le périmètre, était une véritable forteresse. Seule une armée de trolls pourrait entrer et espérer ressortir vivant. Et encore. Cela n’était même pas sur.
Aujourd’hui, il avait donné une journée de repos bien méritée à ses hommes et flânait lui aussi dans les bois, à la recherche d’un endroit où s’implanter définitivement. Il en avait assez de changer de planque sans arrêt pour ne pas être découvert. Il leur fallait absolument trouver un endroit sur où ils pourraient enfin s’organiser pour la défense contre l’ennemi.

Alors qu’il s’enfonçait de plus en plus dans la forêt où personne de sain d’esprit ne se serait aventuré, il entendit derrière lui des branches se briser. Il arrêta de bouger et se retourna d’un seul coup. Mais il ne vit rien. Pourtant, il sentait, posée sur lui, une paire d’yeux qui ne le quittait pas. Il sortit son épée et la brandie devant lui. Une étrange créature bondit alors des fourrés. C’était un joli félin au pelage mordoré, assombri par l’obscurité qui était maîtresse des lieux. Il hésita un instant puis rengaina son arme. Il s’approcha doucement de l’animal pas plus farouche qu’un pétaure et le caressa sur le crane. Il se mit à ronronner, du moins c’était le son que cela supposait… La petite bête releva alors la tête et regarda derrière elle. Une forme immense les surplombait. Le Troll fondit sur Läno, tous crocs dehors et brandissant une énorme massue sur laquelle était attachée la carcasse d’un animal aux piquants menaçants. Une vraie œuvre d’art… il hurlait et grognait comme un fou et Läno ressorti son épée, la pointant courageusement – mais vainement – vers le monstre sanguinaire. S’il devait mourir, alors il emporterait le Troll avec lui. Il se mit à hurler comme un barbare à son tour et, bizarrement, le Troll, lui, cessa tout bruit. Läno leva son épée au-dessus de sa tête, prêt à l’abattre, mais le Troll recula, l’air terrorisé et butta contre une racine avant de se retrouver les fesses dans la mousse.

-Ah ! Ah ! Tu es fini le Troll !!!!! scanda Läno, triomphant.

Il plaça la pointe de son épée sous la gorge du monstre, prêt à le pourfendre.

Par une belle journée de printemps, Khapÿ et Gaÿa décidèrent de partir à la recherche des fruits préférés de cette demoiselle, des Splitchgrounch. Il faut savoir que les Trolls nomment les choses selon le bruit que cela fait en les mangeant. En l’occurrence les délicieux fruits faisaient ce bruit là. Ils sortirent de leur maison, en faisant bien attention que personne ne les voit. Tous deux empruntèrent un petit sentier de forêt. Ce dernier était recouvert de feuilles mortes, de brindilles et de branches mortes elles aussi. Des lianes pendaient d’un coté du chemin a l’autre. Khapÿ n’était pas rassuré, mais il fredonna un air qui lui rendit le sourire, la berceuse de Gaÿa. Ils s’enfoncèrent de plus en plus dans la forêt. Après une bonne heure de marche, le sentier s’ouvrit sur un lac dont l’eau était bleu turquoise. Ils avancèrent jusqu’à l’arbre où poussaient les Splitchgounch. Khapÿ sortit son sac de peau pour y mettre les fruits. Gaÿa quant à elle se jeta dessus en poussant des petits cries de joie : « Brrrrriiiou » . Mais tout à coup, elle s’arrêta, se retourna, leva les oreilles, écouta, puis partit comme une flèche a la recherche du bruit qu’elle venait d’entendre. Khapÿ là vit partir telle une vache folle et courut derrière. Il perdit sa trace pendant la course entre les feuilles les arbres et les souches… Après quelques minutes, il la vit devant un humain battit comme un roc. Mais il s’aperçut qu’il ne faisait pas de mal à la petite boule de poils. Mais il commença à penser que cet humain pouvait pour l’argent là tuer. Il voulut se jeter sur cette créature mais en bon froussard qu’est Khapÿ, il réfléchit d’abord a la question. Mais c’était de Gaÿa dont on était en train de parler, il avait juré de là protéger contre tout, donc il décida de se lancer. Il courut en hurlant et en grognant sur le guerrier brandissant sa massue, faite d’une grosse branche et d’un porc-épic. Pensant que l’homme partirait en courant, il fonça d’une vitesse phénoménale. Mais ce n’est pas ce qu’il se passa, il sortit son épée courut sur ce dernier. Khapÿ recula, et trébucha sur une racine. Il tomba sur le dos et se retrouva bien vite avec une épée sur la gorge.

-Ah ! Ah ! Tu es fini le Troll !!!!! jubilait l’humain.

Gaÿa, aux premières loges vit toute la scène. Elle se jeta sur ce barbare et lui arracha une poignée de cheveux. L’humain hurla de rage et de frayeur avant d attraper Gaÿa par la peau du cou. Il là brandit devant lui et la secoua dans tous les sens comme une vulgaire poupée de chiffon. Khapÿ, horrifié devant ce spectacle, cria de colère :

-Non ! Lâchez-la ! Laissez-la tranquille ! Enlevez vos sales pattes de ma fifille !

Läno resta un moment sans bouger, pas tout à fait certain de l’attitude à adopter. Tout le monde le sait bien, les Trolls sont des créatures dénuées d’intelligence et de parole. Elles ne savent que grogner et jouer du gourdin… Pourtant, Läno aurait juré que celui-ci venait de faire une phrase… Il relâcha la petite créature véloce qui lui avait arraché quelques cheveux et celle-ci courut se réfugier sur l’épaule du Troll. Encore un fait étrange. En général, les animaux fuient les Trolls pour la simple et bonne raison qu’ils en sont le repas…
Läno voulait être certain de ce qu’il avait entendu et il se risqua dans un début de conversation, simple, dès fois que… on ne sait jamais.

-Euh… Moi pas vouloir faire mal à vous. Moi pas miam miam. Vous laisser partir moi. Vous d’accord ?

Il vit le Troll faire une drôle de tête, un peu comme s’il n’avait pas comprit ce qu’il venait de dire.

*Mince, j’en étais sur. Il ne comprend rien. Je vais tenter autre chose. *

Il se racla la gorge et enchaîna, plus très sur de lui… Il était en train d’essayer de converser avec un Troll après tout !

-Moi (il se montra du doigt) partir (il fit bouger ses doigts pour signifier quelqu’un qui marche) et toi (il montra le Troll de son doigt) pas manger moi (il montra sa bouche et se frotta le ventre en espérant qu’il ne comprenne pas le contraire…).

Khapÿ regarda pendant de longues secondes l’humain puis dit :

-Oh Non ! Je suis tombé sur un humain bâtit comme un roc qui veut me tuer et en plus il ne sait même pas parler. Euh… tu sais parler ou non ? Parce que ce n’est pas la peine de me faire des mîmes parce que je suis très nul à ce jeu là ! Ou alors tu ne parle pas le, le… euh… enfin …ma langue ? Ah non je sais, t’étais pas au courant que les Trolls ça parlaient tout court c’est ça ? Parce que je t’arrête tout de suite, je comprends ce que tu me dis.

* Je sais pas pourquoi mais je sens qu’il va faire une crise de nerf*

Pendant que le pauvre Troll essayait d’établir le contact, Gaÿa elle, était littéralement éclatée de rire (un spectacle à ne pas manquer et qui vous donne le fou rire à tout les coups…). Khapÿ lui jetait des petits regards signifiants aide-moi. Mais elle restait toujours aussi écroulé de rire. Le Troll lui dit :

-Bon d’accord dis-lui toi boule de poil au lieu de rire bêtement !

Gaÿa soupira puis s’approcha de l’humain, le regarda droit dans les yeux et commença à emmètre des sons que, même si Khapÿ comprenait, n’étaient pas d’une évidence pour les autres. L’humain avait l’air de plus en plus abasourdi et avait même à présent la bouche grande ouverte, comme pour manger les mouches.

Il n’avait donc pas rêvé. Le Troll savait parler. Pire que ça, d’après lui, tous les Trolls étaient doués de parole. Voilà qui démentait nombre de théories savantes à leur sujet. De nombreux sages se seraient arraché les cheveux (pour ceux qui en avaient) à cette idée. Läno hésitait entre s’enfuire à toute jambe, se mettre à hurler ou pourfendre de son épée cette abomination de la nature. Au lieu de quoi il ne put que rester là, à fixer la créature aux yeux duquel il venait de passer pour un débile mental.
Un drôle de son lui parvint alors. Sur l’épaule du Troll, le petit félin doré se tordait…de rire ? C’est du moins ce qu’il semblait. On eut dit qu’une abeille s’était coincée dans sa gorge et qu’elle bourdonnait comme une démente pour en sortir… Le Troll s’adressa au félin qui sembla comprendre ce qu’il lui voulait et il s’approcha de lui en descendant avec grâce de l’épaule de ce qui semblait être son maître. La petite bête se mit alors à produire une succession de sons plus étranges les uns que les autres et dont certain faillirent déclencher un rire intempestif chez Läno. Il parvint néanmoins à se retenir et lorsque la petite bête eut fini elle se remit à rire. A croire que ce qu’elle venait de dire était drôle… Elle se roulait en boule sur le sol et semblait contente de sa plaisanterie. Läno ne put s’empêcher de sourire. Ils formaient un couple étrange ces deux là. Mais ils semblaient bien s’entendre. Läno rangea une nouvelle fois son épée qu’il n’avait pas lâchée jusqu’alors et posa ses mains sur ses hanches. Une idée venait de lui traverser l’esprit. Ce Troll n’avait pas l’air de vouloir le manger et il semblait connaître la forêt. Peut être pourrait-il lui indiquer un endroit où lui et la Cabale pourraient s’installer définitivement.

-Très bien, très bien, dit-il pour se rattraper. Alors comme ça les Trolls parlent, hein !? Si je m’étais douté ! Mais, arrête-moi si je me trompe, tu n’as pas l’air comme les autres Trolls. Une autre de ces créatures m’aurait déjà transformé en sandwich vivant.

Il prit alors un risque enorme et décida de lui tendre la main.

-Je m’appel Läno.

* Il s’appelle donc Läno ! *

Khapÿ réfléchit avant de lui adresser la parole puis lui dit :

-Oui en fait les Trolls savent parler, ils font croire aux humains que ce sont des bêtes sauvages stupides et dénuées de toute intelligence pour je ne sais quelle raison. Sûrement pour vous faire peur. Seulement je ne suis pas comme eux. Tu vois, ça va sûrement te faire rire euh…Läno, mais je suis végétarien, je suis un gros froussard, et euh comment dire euh… tu ne vas peut-être pas me croire mais les autres Trolls m’ont chassé du village. Maintenant je me suis construit une maison dans la forêt un peu plus loin. Il ne faut pas qu’ils me voient sinon ils risqueraient de nous faire du mal, à Gaÿa et moi. Alors j’ai planqué ma cabane là où personne ne pourra la trouver. Elle est si bien cachée qu’aucune, je dis bien aucune personne ne peut ni la voir d’en bas ni d’en haut. Mais l’endroit est tellement immense que l’on pourrait y mettre tout un village, et en plus il n’y a pas de créatures sauvages. Et comme c'est entre deux couches d’arbres l’eau de pluie ruisselle sur les feuilles et on peut là récolter, il y a aussi des fruits et des champignons sur les arbres. Gaÿa, elle, est une petite Gargunia squameuse. Un petit félin des forêts qui est vert la plupart du temps, qui possède un venin si puissant qu’elle pourrait tuer tout un troupeau de pétaures ! Mais elle a été abandonnée par sa mère à la naissance parce qu’elle était dorée et que ses proies là verraient dans les feuillages. Bref on ne va pas t’embêter plus longtemps, donc salut et bonne continuation dans la forêt et fait attention aux bêtes sauvages.

Sur-ce, Khapÿ se retourna prit Gaÿa avec lui et fit quelques pas avant qu’elle saute de ses bras et court aux pieds de Läno. Elle regarda le grand Troll de ses plus beaux yeux et émit un tout petit couinement. Khapÿ là regarda et dit :

-Quoi ?

Une sorte de tilt retentit aux oreilles de Läno. Ce gros truc poilu connaissait un endroit que personne ne pouvait trouver ? Voilà qui devenait intéressant. Mais voilà qu’il faisait mine de partir. La petite Gaÿa, comme il avait dit qu’elle s’appelait, ne semblait pas vouloir partir. Elle se posta aux pieds de Läno et regarda le Troll avec des yeux implorants. Läno s’accroupi à ses côtés et la gratouilla derrière les oreilles. Son pelage était incomparablement doux et il se demanda si cette belle petite bête n’était pas chassée pour sa fourrure. Il se releva et saisi l’opportunité avant qu’elle ne se sauve.

-Attend ! Excuse-moi mais tu as parlé d’un endroit caché. Vois-tu, moi-même et quelques compagnons sommes à la recherche d’un endroit sur et introuvable. Nous luttons contre d’horribles personnes qui veulent asservir tout Troy, et donc toi y comprit. Si tu voulais bien nous aider, tu servirais par la même occasion tes propres intérêts…

Il laissa sa phrase en suspend, espérant que le Troll soit aussi intelligent qu’il le prétendait. Il avait vraiment besoin de trouver un refuge au plus tôt. Et peu importe qu’il s’agisse de la maison d’un Troll… Au moins, personne n’irait les chercher là…

Tout commença à se bousculer dans la tête de Khapÿ. Il se demandait si les intentions de Läno était bien celle qu’il venait de dire, et pas un besoin de se cacher pour justement tuer les Trolls (déjà que les autres Trolls n’aimaient pas trop Khapÿ.) Mais après tout, Gaÿa lui faisait confiance. Le Troll y pensa quand même un moment avant de dire :

-Je ne sais pas, je ne pense pas que c’est une bonne idée et puis si c’est vrai ce que tu me raconte, pourquoi avez-vous besoin de l’aide d’un pitoyable Troll comme moi ? Si tu penses que je suis trop bête pour voir dans ton jeu, tu veux m’utiliser ?

A ce moment là Gaÿa regarda Khapÿ d’un air fâché, puis grimpa sur l’épaule de Läno, et semblait ne plus vouloir en descendre. Le gros Troll regarda à son tour le petit félin et soupirant :

-Ha ! Je me demande vraiment ce qui te passe par la tête des fois. C'est un humain pupuce, regarde-le, ils sont tous pareil, ils veulent tous le pouvoir et c’est tout ce qu’ils veulent !

Läno ne sut pas quoi répondre à ces accusations qui étaient en partie véridiques. Mais il se trompait sur un point, et il se devait d’éclaircir ce point là.

-Ecoute. J’étais garde à Eckmül avant de découvrir avec quelques compagnons qu’il se tramait quelque chose de louche ces temps-ci. Il s’avère que deux frères, des jumeaux, dont le pouvoir est redoutable, ont décidé que Troy deviendrais leur royaume soumis. Je ne sais pas ce qu’il adviendra s’ils y parviennent… Je dois à tout prit les en empêcher. NOUS devons tous les en empêcher ! Tuer les Trolls ne fait pas partie de mes priorités. Et je croyais qu’ils ne te portaient pas dans leur cœur de toute façon ?

*Ouille, un peu dure ça… *

Läno était peut-être allé un peu loin. Mais il n’y a que la vérité qui blesse. Pendant ce temps là, la petite gargugia ronronnait sur l’épaule du guerrier qui la gratouillait sous le menton.

-Elle m’a adopté on dirait bien…

Après les paroles un tout petit peu blessantes aux yeux du Troll, il se dit que après tout vu le ton qu’il y mettait, c’était sûrement un cas d’urgence. Il se dit aussi que s’il acceptait, se serrait le Troll qui aurait permis aux humains de trouver une planque et de s’y installer pour détruire ces jumeaux maléfiques. Quel coup de théâtre pour les autres humains ! Un Troll les aurait sauvé ! Après ses pensées Khapÿ ajouta :

« Bon je te fais confiance Läno mais au fait vous êtes combien dans ton armée ? Non moi je dis ça parce qu’il n’y a de la place que pour au moins deux à trois cent Trolls, tu vois. »

Khapÿ accepta la requête de Läno, mais voulut quand même garder un œil sur cet ancien garde.

Deux ou trois cents trolls? Il y avait donc de quoi loger plus de quatre cents humains! C'était exactement ce qu'il lui fallait. Le tout serait de convaincre ses hommes de le suivre jusque là...

"Très bien Khapÿ le Troll. L'endroit dont tu m'a parlé me conviens parfaitement. Et si ça ne te dérange pas, j'aimerais pouvoir juger de sa grandeur par moi même. Tu accepterais de m'y conduire?"

Ils allaient enfin pouvoir s'établir et créaer un camp militaire digne de ce nom... Ils ne seraient plus des vagabons menant une quête insensée mais bien une armée prete à défaire les jumeaux à la soif de sang insatiable.

Khapÿ restait perplexe. Est-ce que Läno était vraiment digne de confiance ? En tout cas Gaÿa semblait le croire. Alors soit, Khapÿ appela la petite boule de poil dorée et cette dernière fit un clin d’œil à l’homme puis se fourra dans le grand sac du Troll.

-Bon je vais te conduire à cet endroit mais promets moi que se n’est pas pour me faire du mal à moi ou à Gaÿa.

Khapÿ prit un petit sentier, puis un autre et ils arrivèrent enfin au pied d’un gigantesque arbre dont on ne voyait pas le sommet.

-Voilà c’est en haut.

Le Troll agrippa une liane solide et grimpa à l’arbre. Gaÿa mit le nez hors du sac, en sortit et monta furtivement le long de l’écorce. Arrivé en haut, un drôle de spectacle s’offrait à eux. Un grand espace lumineux, le sol était entièrement composait et fait de grosses branches noueuses. Et au milieu de tout ça, la cabane du Troll. Une maison en bois rustique, avec un toit de paille. Accrochés aux murs, pendaient des dizaines de pendentifs et de grigris. Le vent chaud les faisait bouger dans un petit cliquetis de ferraille.

-Bon bas voilà c’est ici. C’est assez grand ?

Gaÿa éclata de rire, en se roulant par terre.

Assez grand? C'était un euphémisme. Les lieux auraient put accueillir toute l'armée du Darshan! Le plus étonnant était qu'ils étaient dans des arbres. Ces vénérables troncs mille fois centenaire au moins avaient fait se rejoindre leurs branches aussi épaisses que des troncs d'épicéa, formant ainsi un deuixème sol. Celui-ci n'était pas vraiment uniforme, mais aucun trou ne perçait. La seule façon d'accéder à ce petit paradis perché était de monter par la lianne qu'ils avaient utilisé. Ce 'sol' était couvert de mousse et de licken qui formaient une sorte de moquette naturelle. L'endroit était plus que parfait. Les branches étaient sans aucun doute assez solide pour suporter un troupeau de pétaures et ils seraient en sécurité.

"Khapÿ... C'est absolument parfais ! s'exclama t'il, aux anges. Mais tu es sur que nous ne te dérangerons pas? Nous sommes vraiment nombreux et comme ta cabane est en plein milieu de cet eden... "

Il se demanda alors si c'était une bonne solution. Certe il avait besoin d'un camp pour ses hommes, mais pas au détriment des habitants, même d'un troll...

Khpapÿ ne sut quoi répondre, car en réalité, il voulait de la compagnie. Ce n'était pas drôle d'être tout seul à longeur de journée. De plus Läno lui inspirait confiance.

-Oh non vous ne me dérangerez pas ! La vérité c'est que je me sens bien seul, un peu, même beaucoup de compagnie ne me ferait pas de mal. Et Gaÿa aussi est d'accord.

Le Troll resta là sans bouger, à regarder l'homme. Soudain il lui tendit la main. Un main qui faisait la taille de la tête de Läno, toute poilue. Ill attendait que l'humain la lui serre. Khäpy n'aurait jamais cru ça ! Un Troll et un humain qui se serrent la main. Lui qui avait toujours était rejeté. Gaÿa sauta sur l'épaule de Läno et lui lécha le visage de sa douce petite langue.

Läno accepta la grosse main poilue avec enthousiasme et s'étonna de sa douceur. Il avait imaginé les poils des troll plus rugueux que cela... Si Khapÿ voulait de la compagnie, il allait être servit...








Il fallut à Läno une semaine entière pour réunir tous ses hommes dans leur nouvel abri. Tous avaient approuvé son choix et il en était ravi. Il avait conduit tout le monde par groupe de quelques individus à la fois et la construction de cabanes avait immédiatement commencé. Au bout d'une semaine, c'était un véritable petit village qui se tenait à mi chemin de la cime des arbres. Il y avait tout ce dont ils avaient besoin. La cuisine était l'un des plus grands batiments avec l'infirmerie. Il y avait une boulangerie, approvisionnée en farine par les paysans qui s'étaient rangés de leur côté sans pour autant désirer combattre. Ils étaient également approvisionné en viande par des éleveurs du village qui bordait la foret de Klostope et la boucherie faisait la joie de ce village improvisé. Jamais Läno n'aurait imaginé qe les choses fonctionneraient si bien.

Une fois tout ce petit monde installé, ils purent s'atteler à former les espions qui infiltreraient les rangs des frères Hërine et trouver leurs points faible. Car pour le moment, ils n'avaient pas vraiment de stratégie. Leur seule option pour l'heure était de préparer une armée digne de ce nom pour recevoir celle des deux frère. Et il était certain que, eux, seraient selectionnés pour leurs pouvoirs dévastateurs.. Le pire était à craindre de ce côté là...